Le stress post-traumatique (SPT) est une réponse complexe qui survient lorsqu'un événement traumatique laisse des traces durables, bien au-delà de l'événement lui-même. Dans ma pratique, j'ai souvent rencontré des personnes marquées par des traumatismes qui continuent de vivre, chaque jour, avec l'empreinte de ces expériences douloureuses. S’en libérer n’est pas une question de volonté ou de force. L'impact que le trauma laisse dans le corps et le système nerveux est une empreinte invisible mais profonde que l’on peut apaiser avec la thérapie psycho-corporelle.
Qu'est-ce que le stress post-traumatique ?
Le stress post-traumatique peut se manifester après un événement intense ou choquant, comme un accident, une agression, une perte brutale ou un événement qui a déclenché un sentiment d'impuissance ou de terreur. Dans certains cas, la réaction au trauma persiste et se transforme en un état chronique, où l'esprit et le corps semblent rester bloqués dans l'événement, incapables de l’intégrer ou de le « ranger » dans le passé.
Les symptômes incluent souvent des flashbacks (revivre mentalement l’événement), des cauchemars, une hypervigilance (être constamment sur le qui-vive), des troubles du sommeil et un évitement de tout ce qui rappelle le trauma. On peut se sentir déconnecté, pris dans un état d’alerte perpétuel où chaque situation devient potentiellement menaçante.
Le système nerveux et le SPT : une mémoire corporelle du trauma
En tant que thérapeute, je sais que le SPT n’est pas seulement une question de souvenir douloureux, c’est une expérience corporelle. Lorsque nous vivons un trauma, notre système nerveux enregistre chaque aspect de l’expérience, jusqu’aux moindres détails. Le système nerveux sympathique (qui gère la réponse « combat ou fuite ») s’active immédiatement pour faire face au danger. En temps normal, une fois la situation de stress passée, le système nerveux parasympathique, activé par le nerf vague, ramène le corps à un état de calme.
Dans le cas de stress post-traumatique, le corps reste coincé dans ce mode de survie. Le nerf vague, dont le rôle est de nous ramener à la sécurité, n’arrive plus à accomplir pleinement sa mission. C’est comme si une « mémoire » du danger s’était installée dans le système nerveux, empêchant le corps de se détendre complètement, même bien après l’événement.
Dans le monde animal, il existe un réflexe naturel de secouer le corps après un stress pour relâcher la tension et sortir de l’état de survie. Après une frayeur ou une menace, les animaux effectuent un mouvement de secousse qui leur permet de libérer le stress accumulé et de revenir à un état de calme. Nous, les humains, avons perdu ce réflexe instinctif. Au lieu de relâcher la tension, nous pouvons rester bloqués dans un état de figement où le corps ne sait plus qu’il peut se détendre.
Exemple tiré de ma pratique :
En accompagnant des personnes des années après leur traumatisme, elles continuaient à ressentir des palpitations ou des sueurs froides à la moindre exposition à un bruit fort ou à une situation rappelant, même vaguement, l’événement vécu. En connectant leurs sensations avec leur corps en séances de somato-thérapie, nous avons aidé leur système nerveux à « enregistrer » que le danger est passé pour se reconnecter peu à peu à des sensations de sécurité, une étape essentielle pour retrouver un état d’équilibre et de bien-être.
Le rôle du nerf vague dans la guérison du trauma
Le nerf vague est un acteur central de la régulation de notre système nerveux parasympathique en apportant la détente et la régénération. Un nerf vague sain aide à nous calmer après un stress, à nous sentir en sécurité, à réguler notre digestion, notre respiration et notre fréquence cardiaque. Dans le cas du SPT, ce nerf peut devenir « hypoactif », c’est-à-dire incapable de bien remplir son rôle apaisant.
Observation personnelle : Dans ma pratique thérapeutique, je vois bien que les personnes souffrant de SPT ont du mal à ressentir un état de sécurité intérieure. Leur nerf vague ne parvient pas à calmer les réponses physiologiques de leur stress parce qu’il a perdu sa pleine fonction. Le corps est tendu, comme s'il était prêt à réagir au danger à chaque instant.
Pourquoi le SPT entraîne-t-il des symptômes physiques ?
Le stress post-traumatique ne se limite pas à des souvenirs pénibles. Il affecte le corps entier, et notamment certaines zones sensibles comme le cœur, les intestins, les muscles et le système digestif. Ces symptômes sont souvent dus à une hyperactivité du système nerveux sympathique et à une sous-activité du parasympathique.
Symptômes physiques courants :
Douleurs musculaires et tensions chroniques
Palpitations cardiaques et troubles respiratoires
Troubles digestifs comme les nausées, la constipation ou le syndrome de l’intestin irritable.
Fatigue chronique et sommeil non réparateur
En pratique : Une de mes clientes, qui avait subi un traumatisme lié à un accident de voiture, ressentait des tensions intenses dans le cou et les épaules des années après l’événement. En travaillant ensemble, elle a vu ces tensions se réduire : son corps se libérait des empreintes de cet événement et du stress accumulé.
Pourquoi les déclencheurs existent-ils après un traumatisme ?
Les déclencheurs sont des réactions automatiques et inconscientes. Ils réactivent des souvenirs émotionnels intenses associés au trauma d’origine. Ce mécanisme se met en place pour nous protéger, même si, après le trauma, il semble agir contre nous en nous bloquant ou en provoquant des sensations de panique. Mais en réalité, cette réaction est le résultat de notre cerveau en mode survie.
Lorsqu’un trauma survient, le cerveau passe en « mode survie » — combat, fuite, ou figement — pour assurer notre protection immédiate. Dans cet état, notre cerveau enregistre intensément tous les détails de l’événement. Ces éléments deviennent des « signaux de danger » car notre cerveau les assimile à des risques potentiels, dans le but de nous préparer si jamais une situation similaire se reproduit.
Les souvenirs émotionnels ancrés : pourquoi nous revivons le passé
Les détails sensoriels deviennent des souvenirs émotionnels qui, lorsqu’ils sont revécus, deviennent un déclencheur qui ramène le corps et l’esprit en « mode survie », même lorsque le contexte n’est pas menaçant. Cette réponse automatique à une odeur, un son, ou une situation active l’ancienne réaction de survie. Les mêmes émotions et sensations de peur ou de panique sont ressenties. Cette similitude contextuelle amène à nouveau le corps en état d’alerte, car il ne différencie pas le danger réel d’une simple évocation du passé.
Exemple personnel : Je me souviens d’une cliente qui, lorsqu’elle passait devant un lieu rappelant l’événement traumatique, ressentait une accélération de son rythme cardiaque et une envie irrépressible de fuir. Elle ne comprenait pas pourquoi son corps réagissait ainsi alors que la situation actuelle était sans danger. En travaillant avec elle sur la compréhension de ses « souvenirs émotionnels », nous avons pu amorcer un processus de libération.
Une protection bien intentionnée du corps et de l'esprit
Ces réactions sont en fait une tentative de protection de la part du cerveau et du corps. Les déclencheurs, bien qu’handicapants, n’ont pas pour but de nous nuire : ils sont le résultat de notre système nerveux, qui essaie de nous préserver d’un danger semblable. Cependant, cette réponse protectrice nous maintient parfois piégés dans des réactions nerveuses disproportionnées et nous empêche de vivre pleinement dans le moment présent.
Observation en pratique : Une cliente que j’ai suivie pour un traumatisme lié à un accident de voiture se sentait figée à chaque fois qu’elle entendait des bruits de klaxons. Son corps se tendait, et elle se retrouvait en état de panique, même dans un cadre totalement sûr. Avec le temps, elle a pu comprendre que son corps n’essayait pas de la punir mais de la protéger. Cette prise de conscience a été la première étape de sa guérison.
Vers un état de sécurité intérieure
Le stress post-traumatique n’est pas un état immuable. La clé pour libérer les déclencheurs est d’apprendre à travailler avec le système nerveux et à reprogrammer ces anciennes réactions de survie. Avec du temps et de patience, les pratiques psycho-corporelles favorisent une reconnexion avec le corps. En travaillant sur le système nerveux et le nerf vague (ayant un rôle crucial dans la régulation des réponses de stress), il est possible d’apaiser ces réactions automatiques et de désactiver progressivement la réponse de survie. Le corps apprend progressivement à ne plus interpréter le présent avec le filtre du passé.
Conclusion personnelle
Si vous vivez avec un stress post-traumatique, sachez que le corps a une capacité de guérison extraordinaire. Le chemin peut sembler difficile, mais chaque pratique, chaque moment d'écoute de votre corps, est une étape vers le mieux-être. En intégrant ces exercices et en prenant soin de votre système nerveux, vous pouvez retrouver un état de paix durable, même après un passé traumatique.
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